Tout miel contient des molécules de peroxyde d’hydrogène qui, par réaction ont un effet antiseptique. Ainsi, le miel s'utilise pour faciliter la cicatrisation des plaies (certains étant plus efficaces que d’autres comme le miel de thym et de lavande). Cependant, cette molécule ne résiste pas à l'exposition à des fluides, au soleil et à la chaleur.
L’interaction des abeilles et des fleurs de Manuka change tout. L'activité antibactérienne n'est plus simplement peroxydique mais non-peroxydique. Un élément spécial, appelé Méthylglyoxal, empêche littéralement la propagation de bactéries à l’intérieur du miel. Mais comment cela a-t-il été découvert ?
Peter Molan, aujourd’hui emblème de la découverte des activités du miel de Manuka, était un scientifique en biochimie d’origine Galloise. Comme la Nouvelle-Zélande présentait (et présente toujours) un des plus beaux cadres de vie au monde, il décida de s’y installer avec sa famille en 1973. Lors de ses recherches à l’université de Waikato à Hamilton (ville située dans l’île du nord à 125km au sud d’Auckland) il testa des échantillons de miel et obtint des résultats pour le moins… Troublants...
L'expérience visait à comparer la résistance aux bactéries de plusieurs miels (de tous types et d’origine Néo-Zélandaise).
Pour cela le Dr Molan plaça un peu de miel dans des lames de microscope incluant une souche de staphylocoque doré et patienta. Après la dissipation du peroxyde d’hydrogène (les molécules antiseptiques se trouvant chez tous les miels), un échantillon se différenciait des autres.
Au microscope (voir à droite) le cercle d’inhibition entre les micro-organismes et le miel était parfaitement rond et empêchait toute bactérie de rentrer à l’intérieur. Ce fut une première ! Cette texture portait le curieux nom de "Manuka honey" et c'était en 1981.
Le miel est naturellement perçu comme étant de la nourriture plus qu’un médicament, il fallut des années au Dr Peter Molan pour promouvoir l’efficacité du miel de Manuka. Aujourd’hui, on explique cette activité anti bactériologique par le composant «Méthylglyoxal». Ce fut la découverte de scientifiques Allemands à Dresden en 2008.
La meilleure application possible consiste à appliquer le miel sur une blessure, coupure, brûlure, bouton ou même piqûre d’insecte avec un pansement. L’ingérer permet aussi de faire profiter l’intérieur de la bouche (traitement des aphtes) et la gorge (maux de gorges).
Cette molécule permet ainsi d’aseptiser une zone, sans être toxique pour le corps. L’application du miel de Manuka apporte de l'humidité (favorable à la reconstruction des tissus de la peau) et de l'acidité (empêchant les bactéries de pénétrer les zones sensibles).
De plus, l’activité non peroxydique se révèle plus stable et efficace que l’activité (classiquement) peroxydique et présente plus de potentiels d’application (crème, huile essentielle, savon d'un côté, ainsi que l'utilisation dans les hôpitaux de l'autre...).
Le miel de Manuka fut utilisé par exemple en Irak par l’entreprise créée par le Dr Molan (Medihoney Derma Sciences) et cela gratuitement. Un des grands avantages de cette solution est l’odeur agréable dégagée par le miel couvrant
les profondes blessures.